ou comment une femme (comédienne ou pas) peut penser que l’agriculture ne concerne que les agricultrices
paysâmes : causerie réservée aux paysannes ?
Causerie. Ce soir, je cause de Paysâmes, des femmes et de l’agriculture, de 60 ans d’histoire agricole. Bref. Ca va causer -on va causer.
Elle est là. Elle est venue, la comédienne. 30 minutes de retard. Elle porte pas de masque. Elle ne veut pas en porter. Ok. Et les autres. Décidons ensemble, non ? Premiers échanges un peu musclés. Pleines de testostérone presque, on est pourtant que des femmes et un seul homme.
Je commence à causer. La comédienne ferme les yeux. Elle somnole. 10 minutes d’échange. Elle commence à ronfler. Impolitesse extrême ? Allez, prends ça à la légère. « Amuse-toi, amuse t’en ! »,comme dirait une amie. Ça fait passer autrement la vie et les réunions, je vous assure.
La comédienne pas discrète ronfle encore. Soupire. Je me pose. Elle manque de respirer et émerge, l’œil en berne.
« Ce que vous racontez là, on voit bien que ça vous passionne. Mais moi, moi, moi (là, j’exagère), et bien, ça ne me passionne pas du tout ».
Elle prend pas de gants. Je prendrais bien ceux de boxe mais ça, c’était avant. Zen. Respire par le nez. Reeeeespire par le nez. « Vos histoires, là, mais allez les raconter à des paysans, des agricultrices, … ». Elle poursuit par un truc à peine plus courtois qu’un « moi, je m’en fous » qu’elle généraliserait d’ailleurs volontiers, je le crois.
Elle se met à causer. Toute seule ou presque. Elle, elle fait dans l’art et dans le tantra. Dans la sexualité. Dans les trucs de « femmes ». Ca, c’est utile ? Je suppose qu’elle suppose ça.
Ça réagit. Interactions. Observation*.
Bref. Cette anecdote pour en venir où ?
Pour sourire – rappel à la zenitude.
Pour vous remercier, Madame. Par vos ronflements et votre propension à prendre les gens de haut, vous m’avez donné une folle envie de préciser ma pensée.
Allons ! Savoir ce qu’on bouffe, ou mieux, ce que l’on mange, ça nous regarde tous, non ? Savoir comment sont élevés nos poulettes et nos cochons, ça doit nous interpeller, non ? Savoir ce que mangent nos mômes à la cantine, c’est un truc qui concerne tout le monde, non, femmes et hommes, hommes et femmes, non ? Je le crois, alors causons juste.
* merci aux personnes présentes qui m’ont « soutenue » en ce moment qui n’a pas été vécue dans la solitude 🙂
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