de ma culture écolo-humaniste
Jean-Claude Pierre ? Je le cite régulièrement comme un de ces hommes qui a compté, marqué mon parcours. Intellectuellement. Humainement. D’où le naissance d’une conscience, titre de cet article.
Qui il est ? Le fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne, association ô combien connue en Bretagne, pour son action militante.
Jean-Claude Pierre, un semeur de germes écologistes
Pour l’histoire, Jean-Claude Pierre est à la base un pêcheur, un de ceux qui arpentant les rivières dans les années 60-70 vont constater la raréfaction de la ressource, pour reprendre la terminologie habituelle. Les poissons se font rares, le pêcheur rend trop souvent bredouille pour trouver tout à fait ça normal. (Rappelons d’ailleurs que le saumon, étaient alors si abondants que les ouvriers exigeaient, par contrat, de ne pas en manger « trop » souvent.)
La pollution des ruisseaux est réelle, et comme souvent, la pollution est invisible. Un nitrate ne se voit pas à l’œil et un pesticide, pas davantage. Bref, Jean-Claude Pierre fait partie de ces précurseurs, militants d’après-guerre et d’avant-garde, qui se lance dans le combat pour préserver les milieux – et donc notre mère à tous, la Terre.
J’ai côtoyé Jean-Claude Pierre il y a près de 20 ans. J’étais alors jeune femme, je m’étais éloignée des dogmes familiaux et son discours m’a vivement et évidemment interpellée.
solidarité ici et là
Lui causait de solidarité entre les gens, dans « l’espace et dans le temps ». Lui causait développement durable ET SOLIDAIRE. A qui s’agace de cette expression « développement durable », il explique(rait) que la traduction de l’anglais « sustainable development » est assez malvenue, sinon malheureuse. (Cette idée de toujours « durer », d’oublier que nous sommes sur une Terre finie avec des ressources finies/limitées.)
Bref. Il y aurait tant à dire. Ce qui est sûr, c’est qu’il était un formidable vulgarisateur..
l’homme en images
Voici quelques extraits de cette conférence. Ayant conservé pas mal de contenu (chic), peut-être trouverais-je le temps de « monter » ça.
Extrait ici en image, d’une conférence autour de la Nature qu’il avait donnée en 2019, dans mon ex-lieu (bah oui : c’est pas d’hier que j’aime à donner la parole aux autres).
Il y évoque l’année 1972, l’année de la première conférence des Nations Unies sur l’environnement. Date clé pour tous les écologistes – apprise sur les bancs de la fac, me concernant, puis oubliée.
Jean-Claude Pierre évoque (dans l’extrait) deux agronomes qui ont marqué les générations nées dans les années 50 et 60 (Dumont et Dubos*). C’est leur lien à la terre qui leur aura donné une vraie sensibilité au vivant, et au devenir de la planète – logique ? Sans doute. Et pourtant (pourquoi tant de culture hors-sol, déconnectée des réalités terrestres ?)
de la place du beau
Le grand militant qu’il est évoque aussi l’esthétique, le beau. « Le beau est l’ami du bien. On a besoin de beauté, d’émerveillement, de sérénité, de paix… » Et de souligner, encore une fois, avec toute l’intelligence qui est la sienne : « La nature nous offre tout ça, gratuitement ».
Voilà un rapide clin d’œil à Jean-Claude, que j’aurai plaisir à retrouver un jour, je l’espère. Il a fait partie de ces hommes qui ont su me toucher au cœur, et que j’évoque dans l’intro de Paysômes. Ce livre-là, c’est aussi un message à la sensibilité masculine, si bien incarnée par Jean-Claude Pierre.
Johanne, 19 avril 2024
Note : l’adresse du site web sur la video est évidemment erronée c’est ici sur joooa.fr et il me reste encore quelques livres de la collection. Eh oui, pas d’obligation à les mettre au pilon.
*René Dubos, pionner de l’écologie politique, agronome (1901-1982), biologiste et écologue.
Publier cet extrait de conférence me fait, il est clair, fort plaisir. Cela permet de se rappeler un bon moment, partagés avec les voisins du village – enfin, quelques uns et j’en suis encore émue.
La flèche désigne Jean-Claude, le nez rouge qui vous savez et à l’extrême gauche, on aperçoit la silhouette de Jacques Camlann, que je rencontrais pour la première fois, décédé ces derniers mois.
Jacques, si tu m’entends, on réexpose quand tu veux !
dans la continuité de la réflexion
La photo pour faire aimer et respecter la nature. Ma démarche Bulles de Vie.
Le livre Saut(e) dans l’Eau préfacé par Jean-Claude Pierre.
Un projet d’actu dans la droite lignée de cette journée nature : le podcast éco-féministo-artistique.
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