Publier un ouvrage suppose par l’impression, pour moi*, en « quantité » (quelques centaines d’exemplaires). Et donc de choisir un imprimeur. Et de décider d’un papier, d’une finition, etc.
Et parfois, autant le dire, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes.
Exemple ici avec « Voyage en univers verts », un livre que j’espérais pour 2022, et toujours pas édité. Peut-être un jour, peut-être jamais.
Pourquoi renoncer ? Brèves explications.
A cette annulation d’impression, une raison essentielle. La gueule (permettez) de mon livre.
Bref, j’ai donc reçu mon Bat (Bon à tirer, étape ultime avant l’impression papier) et là, bam. Genre bam, mais bam, la gamelle. Déception. Déception car le p’tit livre que je voulais tout mignon croquant craquant est maigrichon, pas très folichon (le travail de l’imprimeur n’est aucunement remis en cause, je précise).
C’est juste que bosser local (Bretagne), c’est au final renoncer à la couverture cartonnée (trop cher), faire des compromis sur le papier, etc.
De mon expérience à une réflexion globale sur l’impression « responsable »
A une journée des métiers du livre, ça a causé écologie – ça fait 2-3 années que ça émerge (oui, y’a pas que les pratiques agricoles qui sont à interroger).
Bref, partages et discussions, témoignages.
Une maison d’édition, très axée écologie donc, explique ses engagements, et en vient à la difficulté à valoriser cette « approche globale ».
Surcoûts sur toute la ligne : impression locale plus chère (coûts français), petites séries (par choix de ne pas stocker trop), et obligation de mettre un prix de vente comparativement plus cher pour espérer s’en sortir – bref, le paradoxe.
(La citoyenne se réveille et aurait envie de bosser à un label de qualité édition. Mais quel chantier, encore 😉 !)
Et c’est donc la même me concernant.
Alors, on fait quoi ? Là comme ailleurs, et une intervenante le soulignait, les idées, on en a, mais concrètement, on fait comment ? Quand je dis « œuvrer à ce monde que l’on veut », je m’y applique au mieux. Mais je me demande si ce n’est pas me tirer une balle dans le pied : avoir des livres pas très séduisants au prétexte du local, ça ne m’a encore jamais fait vendre.
Je me rappelle d’ailleurs d’une boutique (bio) qui avait refusé de mettre en vente mes cartes au prétexte que les encres n’étaient pas végétales (j’avais donné le bâton pour me faire battre. Autant dire que je n’ai jamais plus abordé le sujet : un tour de rayon rapide m’avait montré que les ouvrages/cartes étaient imprimés en Italie (patrie de l’impression européenne, me semble-t-il) ou en Chine. On n’est pas à une contradiction près).
Alors, que faire, comment faire pour être éthique et le faire valoir ? A quand une certification, entre autres ?
Pour l’heure, le projet d’impression est reporté. Ainsi va la vie de l’édition et de l’éditrice.
Laisser un commentaire