ça tient à un vote
Comment se taire ?
Dimanche. Elections. Comment se taire. Comment rester confiante.
Comment ne pas s’inquiéter d’un monde conjugué au N.
Je suis née dans un monde où on priait. Ou ça prêchait.
Très tôt, j’ai été en colère contre celui d’en Haut.
Il n’en avait pas grand-chose à faire de mes misères de gamine.
Et il n’avait pas grand-chose à faire de la connerie
Des autres, des miens, des mêmes qui venaient prier.
Ce relent nauséabond. Cette peur de l’autre.
Ces blagues racistes à tour de bras.
Ces rigolades de mecs qui se croyaient virils et drôles
En ricanant des bourricots et des bougnoules.
J’ai grandi avec, autour de moi, un vieux relent raciste nauséabond.
J’ai grandi. J’ai voulu croire en autre chose.
J’ai voulu faire confiance là où l’on me disait de me méfier de tout, de l’autre, de tous.
Je me suis éloignée d’un monde où l’on priait et où l’on ne comprenait rien des prêches de celui d’en Haut
De l’amour de l’Autre et de son prochain.
J’ai voulu rencontrer les autres, la vie.
Ça a été riche
Ça a été rude.
Mais quelle joie – quel soulagement – d’errer dans ce monde en confiance.
Alors, penser qu’après dimanche, on risque d’errer dans un monde puant infamant
Ouais, j’ai peur. Je flippe.
Apprendre à aimer est plus dur que d’apprendre à faire la guerre.
Paraît.
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