Des concours photo à la pelle : oui. Mais.
Alors, savez, on se refait pas.
Parfois, quand mon monde tourne pas rond, je me demande d’où je traîne cette propension à l’agacement en moi… Je me suis rendu compte que je déteste les injustices. (Je me fais presque l’effet d’être une Miss France répondant aux questions d’un jury. ^^)
Ce matin, mon coup de gueule : un appel à photo.
Rapide décryptage. Histoire de voir si, comment il est organisé et par qui.
N’allons pas ronchonchouiller sans savoir, hein.
Alors, bon, quoi, hein, j’ai lu et je me suis agacée. A raison ? Peut être ne serez-vous pas de cet avis mais permettez que je donne le mien.
Cession de droits : gratuitement, évidemment
Ici, c’est un appel pour des photo cédées gratuitement.
Le hic : c’est une municipalité qui porte le projet pour un projet somme toute ambition : une maison de la Nature. Or, une mairie dispose tout de même d’un budget comm’, non ?
Le hic : c’est une municipalité qui porte le projet pour un projet somme toute ambition : une maison de la Nature. Or, une mairie dispose tout de même d’un budget comm’, non ?
Et ce que je trouve encore plus dommage, c’est que l’appel à photographes est passé, relayé par une des des associations locales (partenaire du projet, pour ses compétences évidentes), pourtant très consciente de la nécessité de chacun.e de vivre de son métier.
un appel à photo gratuites : exemple
Voici quelques extraits de l’appel : « Les photos cédées pourront exclusivement être utilisées dans le cadre du projet de scénographie de la Maison … par la ville de … et ce dans toutes les phases du projet (application mobile, site web dédié, outils de communication…).
Dans le paragraphe relatif aux conditions, citons : « Pour toute publication des photos, il sera fait mention du nom de l’auteur », ce qui rappelons-le est tout de même le minimum légal.
Autre point : « L’auteur autorise l’utilisation partielle et la retouche d’image par la ville … ».
Et dernier élément à cet article : « La cession est valable pour le monde entier ».
Bref. J’ai prévu l’envoi d’un petit mot pour attirer de ladite asso sur attention sur le manque d’équité de ce type de concours/appel à photo. J’avoue y participer très rarement – précisément pour des raisons liées au droit d’usage des photos et de la gratuité, qui n’est pas justifiée ni justifiable dans certains cas.
Je considère que si personne ne dit rien, rien ne changera. J’espère être entendue : il ne s’agit bien évidemment pas de râler pour râler mais de faire valoir les droits d’une profession souvent malmenée. Qu’on ne s’y trompe pas.
Comme je l’écris et d’expérience, on sait les difficultés que rencontrent les photographes et les artistes, globalement, le monde de la culture depuis des années (depuis le covid).
Donc, oui, je suis profondément agacée.
Pourquoi, comment prévoir un équipement local, une infrastructure à vocation certes pédagogique sur la nature – ce qui peut être louable en cette époque – et « oublier » de prévoir un budget comm » qui rétribuerait un pro passionné de piafs ?
Il est à craindre que ce seront les mêmes élus – qui réclament la gratuité ici – se désoleront de voir les photographes déserter la place.
Pire, certains lâcheront un : « Mais qu’ils aillent bosser, ces photographes ! » – quand ils oseront dire leur difficulté à vivre de leur travail.
Pire, certains lâcheront un : « Mais qu’ils aillent bosser, ces photographes ! » – quand ils oseront dire leur difficulté à vivre de leur travail.
concours éthiques
Cela écrit, il y a des concours éthiques. A défaut d’y participer, je trouve toujours challengeant de regarder ce qu’il se passe. Alors, de temps à autre, je me dis : « Tiens, y’aurait pas un VRAI concours Ethique ? » Et oui, ils existent.
Et bonne nouvelle : ils son recensés ! Certains ont eu la bonne idée de collecter les appels, en épluchant un peu les pratiques.
Pour creuser le sujet des concours photo responsables
Rdv sur le site de l’Union des photographes pro, à cette page la charte des concours photo équitables.
Je me permets de reprendre quelques mots de leur préambule :
« La présente charte des concours a été mise au point dans le souci de voir respecter les usages et les intérêts des auteurs d’œuvres utilisées dans le cadre de leur participation à un concours. […] Ces concours, en général sponsorisés […], ne doivent pas pouvoir se substituer à une prestation commerciale. En particulier, ils ne doivent pas avoir pour but de constituer des photothèques, de servir à la communication commerciale d’un diffuseur, sans que ce dernier verse les droits correspondants à l’auteur. »
Des concours, oui mais éthiques 😉
Laisser un commentaire